lundi 12 octobre 2009

Mes copains en 4x4


J’ai des préjugés. Plein de préjugés. Comme tout le monde, d’accord, mais quand même, j’aimerais bien en avoir moins.
Les 4x4 par exemple (voir mon billet du 24 septembre). J’avoue que les conducteurs de 4x4 démarrent dans mon estime avec des points en moins ; s’ils sont sympas et tout ça, je change d’avis sur eux, quand même. Mais ils partent de plus bas que les conducteurs de 2CV ou de 4L. Bon, si je vous parle de ça, vous vous doutez que j'ai une histoire à vous raconter. La voici...
L’autre jour, alors que je venais animer un atelier pour des collègues dans le Sud de la France, le copain qui vient me chercher à la gare arrive dans un magnifique et énorme 4x4, rutilant, géant. Glups…
Je ne sais pas trop comment on se met à parler de ça, mais ça y est, on aborde le sujet : les conducteurs de 4x4. Je lui avoue mes a priori négatifs. Il me dit : « Je sais, je sais ; je lis ton blog de temps en temps ». Re-glups…
Et il me raconte le pourquoi du comment : gamin, il rêvait du Paris-Dakar, s’imaginait en pilote de rallye. Alors devenu grand, devenu docteur, un jour, au moment de changer de voiture, il a commis l’erreur fatale : il est allé se renseigner, « comme ça, pour voir », chez un concessionnaire spécialisé en 4x4. Fichu, cuit, piégé. Il en est ressorti avec un gros 4x4.
Et il me raconte comment il se fait régulièrement foudroyer du regard, apostropher par d’autres conducteurs agacés. Comment on ne pardonne pas aux 4X4 ce qu’on pardonne aux petites voitures : bloquer une rue quelques minutes pour décharger des bagages, se garer sur le trottoir. Tout de suite, les pensées agressives jaillissent, et parfois les paroles : « ils se croient tout permis avec leur grosse bagnole ! » Et il me raconte comment, du coup, se sentant catégoriellement mal-aimé, il essaie de son mieux de, justement, conduire doucement, laisser passer les piétons, accorder la priorité sans rechigner, etc. Pour qu’on lui pardonne de rouler dans son gros jouet.
Je l’écoute en souriant. Bon, c'est vrai, au fond, tous les préjugés sont à repousser ; je vais essayer désormais de ne pas juger trop vite ces conducteurs. Et quand ils feront des trucs agaçants, me demander : « s’ils étaient dans une petite voiture, tu dirais la même chose ? »
Je vous tiens au courant…