jeudi 20 janvier 2011

Douleur


C’est un ami qui vient de perdre un enfant.

Je prends de ses nouvelles, lui demandant comment il va, et il me répond :

«Je vais comme je peux aller, nous allons comme nous pouvons aller. Je travaille comme jamais, c'est une manière de faire. Il faut toujours, disait ma grand-mère, que le bonheur s'arrête. C'est ainsi Je t'embrasse.
G.»

Il faut toujours que le bonheur s’arrête.

Bien sûr, nous le savons, évidence...

Mais lorsque c’est lui qui me le dit, dans ces circonstances, la phrase prend soudain un drôle de poids, et une drôle de portée. Plus question d’en sourire, de parler de platitude ou de banalité. Il ne s’agit plus que d’une vérité tragique, à laquelle nous ne pouvons rien faire d’autre que nous rallier...

En ce moment, je pense chaque jour à cet ami lors de ma méditation du matin. Je ne sais si ça l’aide, mais il me semble que je dois le faire, me joindre à lui en silence et en secret.

Illustration : une tombe celtique.